À l’occasion de la commémoration du 181ème anniversaire de l’Abolition de l’esclavage, La Vie Catholique vous invite à contempler, à vous émerveiller devant le chemin parcouru par certains descendants esclaves, à travers les portraits proposés dans ce numéro. Et s’il y a un point commun entre le portrait de Joanna, de Paul, de Gino ou encore de Jacques, c’est bien la réussite au prix de l’effort et des sacrifices.
Ces personnes viennent, en témoignant du chemin accompli par chacun dans la concrétisation de ses rêves, prouver qu’il est grand temps que certains clichés, comme « Kreol paress », « Kreol nek konn amize », aillent aux oubliettes. Bien au contraire, ils viennent prouver que même celui issu d’un milieu très modeste a des rêves et est disposé à se donner les moyens – envers et contre tout – pour les concrétiser. Ainsi, le Créole rêve de développer le business familial, de le moderniser, ou encore d’être à la tête de son entreprise. Le Créole rêve de réussite pour lui, mais aussi pour ses enfants, pour sa famille. Le Créole rêve d’études universitaires, de progression professionnelle et sociale.
À bien regarder autour de soi, il faut d’ailleurs se rendre à l’évidence. Nous sommes aujourd’hui dans un élan qui peut favoriser la progression sociale de cette catégorie de Créoles qui a longtemps connu galères et misères. Outre les nombreuses possibilités de financement pour l’éducation ou la création d’une entreprise, le travail initié par le Komite Diosezin Premye Fevriye contribue à valoriser le Créole et à l’encourager à avancer. Les rencontres Yes We Can ont été pour beaucoup dans une prise de conscience, un booster quant à l’importance de la réussite académique, de la formation professionnelle.
Ailleurs, des initiatives paroissiales sont aussi entreprises pour aider ces jeunes à avancer, à profiter de leurs potentiels, à éclore leurs talents.
Et comme le dit si bien Jean-Claude Jance : « L’histoire nous dira combien de fruits nous récolterons. » Car si l’actuelle génération de Créoles disposant des encadrements qui lui sont proposés arrive à profiter du contexte pour progresser, encore faut-il qu’elle sache aussi transmettre le goût de l’effort, du travail bien fait, les valeurs qui ont conduit à sa réussite, à la génération future et que la progression s’inscrive dans le temps. Combien de familles voient aujourd’hui tout l’effort accompli par les aînés anéanti, les biens volatilisés par une génération qui ne connaît que le « tout, tout de suite »…